Après bien des tribulations, géographiques, économiques et quelques, à
environ 500 mètres d’altitude, balançant entre POUPOND et POUPONT, j’ai repris en 2009 la ferme de mon mari. J’élève une petite troupe de brebis, prends des vaches et génisses en pension dans mes prés, ai encore quelques chèvres à des fins de débroussaillage écologique, une petite basse-cour rescapée des massacres de Madame la Fouine.
J’ai entrepris en 2017 la conversion de mes champs en agriculture biologique, sachant que dès ma première récolte, les champs étant fatigués, j’avais ré-introduit des cultures de luzerne. Les prés ne sont pas bio même s’ils ne reçoivent aucun fertilisant de chimie de synthèse.
En janvier 2023, j’ai ré-implanté 800 mètres de haie haute, j’en parlerai dans un prochain article.
Je suis passionnée de rosiers anciens, parfois bouturés dans des jardins abandonnés, pour l’odeur incomparable de ces roses. Il ne s’agit pas d’une évocation nostalgique mais de ma contribution au maintien de la biodiversité, des goûts et des saveurs. C’est pour cela que je confectionne avec amour les confitures de framboises, de groseilles, de mûres, de sureau, du jardin, des haies ou des talus que vous retrouverez au petit déjeuner de mes chambres d’hôtes paysannes. Sans oublier, si la Nature est généreuse, les variétés fruitières anciennes de notre région, l’Auxois, avec les Croqueurs de Pommes, le majestueux tilleul du pré du Gros Chêne, les cornouilles et bien d’autres découvertes.
Lorsque j’étais petite, avec mes frères, nous allions en famille voir les tantes, les cousins, les oncles, les « issus de germains », autant d’impressions qui nous restent encore aujourd’hui des jours heureux et insouciants d’enfants.
C’était à Sélestat, chez Pierrot et Cécile ou bien chez Marthe, à Breurey-lès-Faverney chez l’oncle Charles et Marraine Jeanne juste après la petite route de Provenchère, à Port-sur-Saône chez la mémère de Port, à Chantrans chez la tante Yvonne, chez Mémère et Pépère à Brognon. Il y avait la comtoise qui battait, le carillon de Westminster, la boîte à musique du petit coin, les régalades de cerises, la découverte des oeufs dans la paille, le foin et les lapins, une odeur de lait vers les vaches, les coings et les pommes d’automne, les édredons en plumes, les mésanges et des hirondelles, tout un inventaire de chez Monsieur Prévert… (mais sans raton-laveur …)
Aujourd’hui seulement 20% des gens habitent à la campagne. Les paysans ne représentent plus que à peu près 3% de la population. Foin des chiffres. Sommes-nous les derniers dinosaures, les derniers des Mohicans ? Avec Accueil Paysan, nous avons à coeur de transmettre une certaine culture rurale et paysanne, loin du bruit, de la pollution, du quotidien tue-l’amour.
C’est pour nous l’occasion de rencontrer des gens nouveaux, de tout horizon, de s’enrichir à leur contact. C’est de vous accueillir dans notre maison, fière de ses deux cents ans et de ses racines, comme chez la grand-mère, et, loin des visites en ferme pédagogique entre scolaires et enseignants, de partager en famille, parents et enfants, tout simplement le bonheur de la vie, le lapereau et le chevreau tremblant encore un petit peu, les premières fraises de bois, pour créer ensemble des souvenirs qui restent toute la vie dans la mémoire plutôt que la chouette Game Boy individuelle.
Les chambres Accueil Paysan, ce sont d’abord un état d’esprit. Chez le paysan dans sa ruralité et son territoire. Avec confort mais avec simplicité, en misant davantage sur le lien que sur le bien.
Nos chambres Accueil Paysan sont un espace de culture, de découvertes et de partages.
Nous vous y souhaitons la bienvenue !