Une petite création de ce mercredi 16 novembre 2011. Soit Sextidi, 26 Brumaire an CCXX
Avant les nourritures terrestres, voici d’abord quelques nourritures spirituelles. Mon capucin n’est pas un lièvre. Au mieux un lapin, voire une métonymie. En tout cas, c’est vachement plus poétique (le lapin de Dürer, grand classique) de faire rissoler du capucin que de poser un lapin, ne serait-ce que dans la coquelle (le lapin de Nuremberg, en Franconie, version gore de Goertz).
Les ingrédients : du lapin, l’air vif, quoique à la différence des poissons sur l’étal, on ne peut pas vérifier sa fraîcheur en écartant les ouïes puisque les murs ont peut-être des oreilles mais le lapin mort n’en a plus. Bref, reprenons.
Un peu d’huile dans la coquelle. Faire rissoler le lapin découpé.
Ajouter trois gros oignons. J’ai dit « GROS !!!! », les oignons !
Poup, des lardons de lard paysan, je veux dire par là pas les succédanés qu’on trouve en barquette, qui ne rissolent pas mais suent avec une odeur de vieille sueur comme l’odeur de la sauge sclarée, le vrai lard qui fleure la campagne !
Après j’ai ajouté du vin rouge à 13° (c’est mon côté révolutionnaire, voire communard) qui baigne largement le lapin. Ce n’est pas la peine de faire des économies de bouts de chandelle. A mi-cuisson, soit une demi-heure après, j’ai ajouté des très fines lamelles de chou rouge, des champignons, des châtaignes, en final éblouissant des coings épluchés en vapeur de lapin (beau, non ?).
Il va sans dire (c’est une préritition) que j’ai salé (Guérande) poivré (léger), déposé des traditionnelles baies de genièvre et quelques clous de girofle.
Cette création m’a valu des compliments du jury (ma tante et mon mari).
Figure de style : l’antithèse : le lapin Trafalgar.